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En vrac, des idées à piocher


    le "Storytelling"

    Selon Christian SALMON, chercheur au CNRS et auteur de “Storytelling, la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits” (La Découverte), la communication de Nicolas Sarkozy correspond à une logique fondée sur la narration et la mise en scène d’histoires pour contrôler l’agenda médiatique.

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Enchaîner plusieurs médias

jacques-pilhanM. Pilhan contrôlait, grâce à sa relation directe avec François Mitterrand, la communication de l'Elysée en vertu de règles précises comme celle qui consistait, par exemple, à utiliser systématiquement la radio comme média d'impulsion, puis de donner l'information à un quotidien avant de la développer à la télévision. Le monde 8/05/99

 

 

La fonction d'agenda

L'hypothèse de base est la suivante: les médias exercent un effet considérable sur la formation de l'opinion publique, en attirant l'attention de l'audience sur certains évènements et en négligeant d'autres. Derrière cette thèse, se situe la constatation que les informations sont tellement nombreuses que les médias ne peuvent consacrer une attention égale à tout ce qui a lieu dans le monde. En conséquence, un choix s'impose. Les médias définissent ainsi le calendrier des évènements et la hiérarchie des
sujets. Cette pratique de structuration des évènements revêt une importance considérable lors d'une élection par exemple.

Les inventeurs de ce terme, MC COMBS et SHAW (1972) ont décrit ce phénomène au sujet de l'affaire du Watergate. Selon leur suggestion, la fonction des médias n'est pas de dire aux gens ce qu'ils doivent penser mais sur quoi ils doivent concentrer leur attention. Ils proposent donc l'hypothèse suivante: il existe une relation entre l'ordre hiérarchique des évènements présentés par les médias et la hiérarchie de signification attachée à ces mêmes problèmes de la part du public et des politiciens.

Il apparaît d'après ce modèle que la perception du public, concernant l'évènement est fonction de la place que lui accordent les médias. Les propositions négligées par les médias, si elles ne reçoivent pas plus d'attention dans l'avenir non plus, seront vite oubliées.

En déterminant l'agenda politique, la presse ne dit pas aux gens ce qu'il faut penser mais à quoi il faut penser.


"THE AGENDA SETTING" (Mc Combs & Shaw 1972), rapporté par Judith LAZAR 1992, "La science de la communication"  PUF QSJ 2634, p. 30 & 119.

La spirale du silence

Ce modèle, largement testé par son auteur, s'intéresse au processus de formation de l'opinion publique. Son auteur suggère une relation entre communication de masse, communication interindividuelle et la propre perception de l'individu par rapport aux opinions des autres dans la société.

Le point de départ de cette théorie est que les individus redoutent l'isolement social et pour l'éviter ils expriment les opinions qu'ils considèrent admises par la majorité. Parallèlement, ils censurent celles qu'ils sentent impopulaires. Ce comportement va donc renforcer l'opinion de la majorité, ce qui mène à la suppression de la minorité, créant ainsi une spirale du silence.

La perception des autres, toutefois, n'est qu'un facteur dans ce processus. Selon Noëlle-Neumann, les médias ont leur part de responsabilité dans ce processus, car ce qui devient l'opinion dominante est souvent suggéré par les médias.


"Die schweigespirale" E. Noëlle-Neumann, Offentliche Meinung-Unsere sociale Haut, Munich, Piper 1980. (Trad. anglaise: The Spiral of Silence, Un. of Chicago Press, 1984). QSJ 2652 p. 107 et 2634 p. 121.

La technique du pied dans la porte

Technique du pied dans la porteDe nombreuses expériences ont permis de démontrer qu'on obtenait plus facilement l'engagement d'une personne, si auparavant on avait réussi à obtenir d'elle un accord sur un objet sans conséquence.

"C'est à Palo Alto en Californie, que Freedman et Fraser (1966) réalisèrent les premières démonstrations expérimentales de l'effet de pied dans la porte. Ces démonstrations ont d'autant plus d'intérêt qu'elles furent menées sur le terrain auprès d'authentiques ménagères. Dans une première expérience les chercheurs avaient pour projet d'inciter des ménagères à recevoir chez elles, soit-disant dans le cadre d'une enquête portant sur les habitudes de consommation des familles américaines, une équipe de cinq ou six hommes après les avoir averties, d'abord que l'enquête était relativement longue (deux heures environ), ensuite que les enquêteurs devaient avoir toute liberté pour fouiller dans la maison afin d'établir la liste complète des produits de consommation courante s'y trouvant. Il s'agissait donc là d'une requête difficilement recevable et, de fait, peu de ménagères s'y soumirent spontanément (22,2% seulement) lorsqu'on leur proposa directement  de participer à cette enquête.

Le recours à la technique du pied dans la porte allait permettre à Freedman et Fraser de doubler doubler le nombre de ménagères qui acceptèrent qu'une telle enquête fut conduite chez elles.  La méthode utilisée par ces auteurs consista à amener dans un premier temps les ménagères à participer à une courte enquête téléphonique (répondre à huit questions sur leurs habitudes de consommation)? Cet acte peu coûteux obtenu, il leur suffisait alors de téléphoner à ces mêmes ménagères quelques jours plus tard (trois jours plus tard dans cette expérience) pour leur demander cette fois d'accepter de recevoir chez elles l'équipe d'enquêteurs.

En procédant ainsi, c'est à dire en faisant précéder la requête finale coûteuse par une requête initiale peu coûteuse (mais concernant le même type de comportements: participation à une enquête sur les habitudes de consommation), Freedman et Fraser parvinrent à obtenir un taux d'acceptation de 52,8%.

De 22,2% à 52,8%, le gain n'est pas négligeable". Ces chercheurs amenèrent même 76% des ménagères sollicitées à accepter la pose dans leur jardin d'un panneau publicitaire inesthétique pour la sécurité routière après les avoir convaincu simplement dans un premier temps d'apposer un autocollant pour le même sujet sur leur voiture. Or le taux d'acceptation du panneau publicitaire ne fut que de 16,7% chez les ménagères à qui on n'avait pas proposé de placer préalablement l'autocollant.


Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens - RV JOULE et JL BEAUVOIS - Collection Vies sociales aux presses universitaires de Grenoble  (octobre 1997).